L’ANJ publie son plan stratégique 2021/2023
Publié leDès sa mise en place le 23 juin 2020, l’Autorité nationale des jeux a engagé l’élaboration de son plan stratégique pour les trois années à venir. Il précise sa vision de la régulation et la manière dont elle compte apporter de la valeur aux joueurs et aux acteurs économiques. Cinq axes prioritaires sont fixés pour maintenir le jeu d’argent dans une perspective durable de jeu récréatif.
L’élaboration du plan stratégique a été lancée dès juillet 2020 et s’est poursuivie jusqu’en novembre. Elle s’est construite à travers un processus collaboratif associant tous les agents de l’ANJ ainsi que les membres du collège. Elle s’est appuyée également sur les contacts avec les opérateurs ou la société civile qui ont été organisés après le lancement de l’ANJ. Ce plan a été définitivement adopté au collège du 3 décembre 2020.
Au-delà de des quatre objectifs définis par la loi, l’ANJ doit inscrire son action dans une perspective stratégique à moyen terme, préciser sa vision de la régulation et la manière dont elle compte apporter de la valeur aux joueurs et aux acteurs économiques. En un mot : définir le projet du régulateur.
Cela est d’autant plus important que le nouveau cadre légal est complexe, difficilement appréhensible par les opérateurs, que la crise sanitaire a tendu les conditions de concurrence et que, chaque action du régulateur sera scrutée à l’aune de ses effets sur les équilibres de marché.
L’inspiration centrale de ce plan stratégique est de maintenir le jeu d’argent dans une perspective durable de jeu récréatif.
Compte tenu des risques psycho-sociaux associés aux jeux d’argent et de hasard et dans le contexte particulier de la crise sanitaire, il est essentiel de consolider un modèle de régulation permettant de concilier un développement maîtrisé du secteur et la protection des intérêts publics en cause, au premier chef la protection des joueurs. Il y va d’un enjeu éthique prioritaire pour notre pays et cette dimension éthique de l’action de l’ANJ est inscrite dans toutes les actions ou réflexions du régulateur.
Trois principes méthodologiques traversent l’ensemble des propositions qui figurent dans ce plan
Pragmatisme : La volonté de construire pas à pas l’architecture de régulation mise en place par l’ordonnance de 2019 afin que chaque opérateur du marché des jeux d’argent et de hasard puisse s’approprier de façon réaliste et effective les nouvelles obligations ;
Dialogue : La nécessité de construire la régulation avec l’ensemble des acteurs via un dialogue organisé et continu. L’ANJ est convaincue que, si les rôles des uns et des autres sont distincts, il est essentiel que le régulateur soit proche des réalités du terrain, dialogue avec les parties prenantes afin d’ajuster au mieux ses positions, ses outils et services ;
Cohérence : Le souci, enfin, de travailler avec les autres structures publiques pour coordonner nos actions et offrir aux acteurs économiques le front public le plus cohérent et lisible possible.
Les 5 axes stratégiques qui guideront l’action de l’ANJ pendant les trois années à venir sont les suivants :
1er AXE STRATEGIQUE : Construire un régulateur « apporteur de valeur » au service d’un marché durable du jeu récréatif
L’ANJ doit apporter de la valeur au secteur des jeux en mettant en œuvre une boîte à outil complète qui comprend des actions préventives, prescriptives, de contrôle et de sanction dans un continuum de régulation. Cette démarche s’inscrit dans l’intérêt des opérateurs, de la sécurisation de leurs pratiques et de la confiance de leurs clients. Elle contribue à la protection des joueurs et à la préservation d’une pratique de jeu qui doit rester récréative.
2ème AXE STRATEGIQUE : Placer le joueur au cœur de la régulation
Le jeu d’argent concerne presque un français sur deux ce qui en fait un loisir très apprécié et répandu, orienté vers une pratique essentiellement récréative. L’ANJ doit accompagner ces usages avec une communication audacieuse en allant « chercher » les joueurs là où ils se trouvent et notamment sur les réseaux sociaux et en capitalisant sur leurs connaissances du jeu. Par ailleurs, alors que l’on estime à environ 1,4 million les joueurs ayant une pratique problématique de jeu, la prévention du jeu excessif est une question centrale de santé publique à laquelle l’ANJ doit prendre part ; la mise en œuvre des nouvelles obligations des opérateurs sera à cet égard déterminante. Enfin, la protection des mineurs constitue une priorité.
3ème AXE STRATEGIQUE : Construire une régulation d’avant-garde
Le marché des jeux est particulièrement créatif, dans les offres de jeux, les stratégies promotionnelles des opérateurs ou les plateformes de jeux. Pour être en phase avec cet univers, l’ANJ doit intégrer cette culture de l’innovation et du numérique tant vis-à-vis des acteurs qu’elle régule que, en interne, dans son mode de fonctionnement et ses outils.
4ème AXE STRATEGIQUE : Promouvoir une vision européenne de la régulation du jeu d’argent
La coopération européenne avec les homologues de l’ANJ doit être renforcée dans la mesure où de nombreux enjeux, opérationnels ou stratégiques pour la régulation du jeu d’argent, sont désormais abordés à ce niveau. C’est le cas de la lutte contre le blanchiment ou l’offre illégale de jeux ou encore du rôle économique émergent des plateformes de jeux. A l’heure où un choix doit s’opérer entre plusieurs modèles de régulation, l’ANJ souhaite joue un rôle moteur dans la coopération européenne et internationale.
5ème AXE STRATEGIQUE : Renforcer notre communauté de travail
L’étendue de son champ de régulation et sa diversité, les nouvelles obligations légales fixées aux opérateurs se traduisent par un rythme élevé de sollicitation et une charge très importante des équipes ; cette pression nécessite également un important travail en commun des équipes.
Il est dès lors essentiel de mutualiser les ressources et les informations, de responsabiliser les agents et d’attirer de nouveaux talents. Il s’agit de faire du « travailler ensemble de façon efficiente » le langage commun de l’ANJ, en multipliant les occasions d’échanges et de rencontres, en introduisant de nouvelles formes d’organisation du travail plus transversales et responsabilisantes, mais aussi en incarnant au quotidien les valeurs de bienveillance et de convivialité.